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Photografie de voyage

Interview avec Dardan Demaj

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IT Systems Engineer

Dardan Demaj

Dardan Demaj est un talent universel : en plus de sa tâche principale comme Network Engineer chez DER Touristik Suisse, il est également impliqué dans divers projets vidéo et photographiques au sein de l’entreprise. Parallèlement, il gère son compte Instagram avec plus de 25 000 abonnés, qu’il enthousiasme régulièrement avec ses photos. De plus, il produit lui-même de la musique et dirige un label de musique avec différents artistes.

Je suppose que ton appareil photo est toujours à portée de main pendant les vacances ?

Oui, dans la mesure du possible, j’ai toujours tout mon matériel avec moi. C’est-à-dire deux appareils photo, différents objectifs, le trépied et mon drone. Je n’aime pas me restreindre lorsque je prends des photos, c’est pourquoi je dois tout avoir à portée de main, surtout lorsque je suis en déplacement professionnel. Le transport de l’équipement est parfois un peu pénible, car je dois généralement tout étaler à découvert lors des contrôles à l’aéroport. Je prévois toujours un peu plus de temps pour cela, ce qui m’évite du stress et des contraintes de temps supplémentaires. Dans l’avion, je range toujours l’équipement que je transporte dans mon sac à dos photo dans le compartiment réservé aux bagages à main.

Existe-t-il certaines règles dans la photographie de voyage ou laisses-tu libre cours à ta créativité ?

Je fais de la photographie depuis 16 ans et je n’aime pas suivre de règles. Mes photos sont généralement spontanées, ce sont donc des clichés instantanés qui ne peuvent pas être planifiés. Je ne veux pas me fixer de limites et essayer désespérément de prendre une photo apparemment parfaite. Entre-temps, j’ai développé mon propre style, créant ainsi inconsciemment mon propre guide pour mes images et leur esthétique.

J’aime beaucoup les images de drones et les différentes perspectives qui vont de pair avec ces images. Je photographie aussi de plus en plus les gens et j’essaie de saisir la culture d’un pays à travers eux. Les conditions de luminosité sont également importantes pour moi. J’aime particulièrement l’ambiance juste avant ou après le coucher du soleil. Lorsque je veux photographier des lieux touristiques ou très fréquentés, je n’hésite pas à me lever un peu plus tôt pour profiter d’une parfaite luminosité dans des endroits encore déserts.

Comment s’y prendre quand on veut photographier des gens ?

Normalement, je m’approche des gens avec l’appareil photo et je cherche d’abord le contact visuel de manière à établir immédiatement un lien avec ces personnes. Et ce, surtout dans des cultures et des régions linguistiques où je ne peux me faire comprendre qu’en gesticulant. Je peux ainsi immortaliser le moment avec ces personnes de manière respectueuse. Parfois, je demande directement aux gens s’ils souhaitent poser pour moi et je me présente alors comme photographe. Je transmettrai volontiers les photos à ceux qui le souhaitent. La plupart des gens sont très ouverts à cette idée. Indépendamment de la photographie, les relations humaines sont pour moi une partie importante de mes voyages.

Aujourd’hui, il est également possible de prendre des photos de qualité avec des smartphones – à quoi faut-il faire attention ?

On peut désormais faire de très bonnes photos avec les smartphones de dernière génération. Mais la plasticité des images est toujours bien meilleure avec un appareil photo reflex. Mais comme le téléphone portable est toujours à portée de main, je peux parfois prendre des clichés spontanés et immortaliser des instantanés de la vie quotidienne dans une qualité relativement bonne. De telles images sont tout à fait adaptées aux stories des réseaux sociaux. Mais si je souhaite les imprimer, j’ai toujours recours au grand appareil photo.

Les images doivent-elles être belles ?

La beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Lorsque je fais de la photographie professionnelle, je fais attention à la composition de l’image. En font partie les critères de beauté d’un point de vue scientifique, comme la symétrie sous l’application du nombre d’or. Parfois, certaines prises de vue sont trop parfaites et le spectateur s’en désintéresse rapidement, ou des images qui, malgré leur impeccabilité, semblent insignifiantes. C’est donc plutôt l’imperfection dans la perfection qui m’attire, ou l’inverse. En privé, la photographie est un processus très insouciant. Je photographie en écoutant de la musique et je peux ainsi me détendre complètement. Il en résulte presque un flow artistique et je suis toujours satisfait du résultat.

Qu’advient-il des images après ton voyage ?

Je ne publie pas toutes les images sur mes réseaux. Les photos sont toutes conservées chez moi. Il m’arrive aussi de retravailler d’anciennes photos. De nouveaux trésors font alors surface, que je n’avais pas vraiment remarqués à l’époque. Quelques rares photos ont été imprimées et accrochées chez moi. Mais c’est plutôt exceptionnel.

Interview tirée du magazine "elsewhere by Kuoni" n° 11 d'octobre 2021.