Mon voyage dans le Sud de la Chine commence et s’achève dans le futur – les métropoles futuristes de Shanghai et de Hong Kong. Entre le départ et l’arrivée, je remonte le temps en visitant les provinces de Guizhou et de Guangxi. Là, les gens vivent de la même manière qu’il y a 100 ans. Le contraste est frappant.
Le futur de la Chine et mon voyage débutent ici, dans la mégalopole de Shanghai. Les gratte-ciels de 600 mètres de haut côtoient des bâtiments historiques construits pendant la période coloniale. Le futur et le passé se rencontrent. La ville déborde de dynamisme et poursuit sa métamorphose à chaque instant. L’océan de lumières, la circulation automobile d’une mégalopole et ce flot incessant de gens – Shanghai est simplement fabuleuse.
En revanche, dans la province de Guizhou où mon voyage me mène ensuite, le temps semble s’être arrêté. Il y a 20 ans, cette région de montagne était encore difficilement accessible. Les paysages pittoresques modelés par les rizières sont tout aussi fascinants que la vie des villageois, qui suit son cours paisible depuis des siècles. Les gens construisent leurs maisons comme le faisaient leurs ancêtres, cultivent leurs champs et portent les mêmes tenues traditionnelles – du moins pour les fêtes. À la fin de la journée, de retour des champs, ils s’asseyent ensemble sur un banc au soleil. Ils ne parlent pas. Cela a toujours été comme ça.
La Chine compte 56 groupes ethniques dont 17 dans la province de Guizhou. Chacun a conservé ses traditions, sa langue et sa musique. Voyager dans cette région revient à visiter un musée vivant – vous avez la sensation de remonter le temps. Les gens vivent en famille – des grandes familles, souvent avec leurs parents et leurs grands-parents sous le même toit – et cultivent les rizières qui dessinent les reliefs du paysage depuis des générations. Ici, personne ne parle anglais.
Le Sud attire principalement des touristes qui connaissent déjà bien la Chine. Les curiosités les plus célèbres du pays ne sont pas ici, mais à Pékin et dans ses environs. En Chine, il faut le savoir, on n’est jamais seul sur les grands sites touristiques: le tourisme intérieur est en plein essor et les Chinois aiment voyager en groupe.
Rien de mieux donc comme destination que les provinces du Sud pour qui cherche à s’écarter de la foule et à fuir l’agitation des grandes villes. La rencontre avec les locaux est un moment bouleversant et le paysage surpasse toutes les espérances. Les reliefs karstiques de Guilin se reflètent dans la rivière Li. Souvent, le matin, la brume reste accrochée entre les sommets. Un vrai paysage de tableau. La nature n’est pas la seule à avoir créé des œuvres d’art dans cette région. Les rizières aménagées en terrasses artificielles sont à couper le souffle : au printemps, elles forment des miroirs d’eau, l’été, des étendues de verdure.
En arrivant dans la grande ville de Guangzhou (Canton), je fais un nouveau saut dans le temps – cette fois en direction du futur. Plus de onze millions de personnes vivent dans cette mégalopole ultra-concentrée. Guangzhou est réputée pour le shopping, mais la ville est aussi un haut-lieu de la gastronomie: cuisine du Sichuan, canard laqué ou Hot Pot – tout est bon. Les amateurs d’expériences culinaires ne seront pas en reste: escargots, pieds de poule ou serpents sont aussi à la carte.
Mon voyage se termine à Hong Kong. Comme Shanghai, cette ville mêle l’ancien et le nouveau: les gratte-ciels futuristes jouxtent des bâtiments historiques. Chaque fois que je viens à Hong Kong, j’aime me promener sur le plus grand escalator du monde, le Central Escalator de 800 mètres de long. J’aime également venir prendre le thé au Peninsula Hotel, un établissement historique dont l’ambiance coloniale offre un havre de sérénité idéal pour faire une pause pendant une sortie shopping entre les gratte-ciels de Kowloon.
La meilleure préparation pour ce voyage? Aucune. Le mieux est de venir en Chine sans idées préconçues et de se faire son opinion soi-même. Car la Chine offre une multitude de visages et ne cesse de surprendre. Je ne saurais cependant trop vous recommander de voyager dans un véhicule privé avec un chauffeur. En dehors des villes, les noms des rues et les panneaux ne sont plus qu’en chinois et la grande majorité de la population ne parle que chinois. Un guide qui puisse également servir d’interprète est extrêmement précieux: avec lui, vous pourrez discuter avec les gens à la campagne. Et vivre ainsi des rencontres fortes dont vous vous souviendrez toute votre vie.
Propos recueillis par Mirjam Schwaller Pilarska
Photos: Hong Jiang / asia365 / DER Touristik Suisse SA