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Uruguay - Un long week-end le long de la côte

Un voyage à travers un pays au charme discret
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Auteure

Barbara Meixner

Que voulez-vous faire comme métier? «Quelque chose en rapport avec les voyages et les gens.» Voilà ce que la Munichoise de naissance a répondu au conseiller d’orientation au début de ses études. Ont suivi un cursus en ethnologie, plusieurs voyages d’études sur les hauts plateaux d’Amérique latine et, plus tard, un poste de rédactrice dans un magazine de voyages et d’aventures. Aujourd’hui, elle travaille comme journaliste dans le domaine des voyages, de la culture et des sports de montagne. Sauf quand elle est guide et fait découvrir à des groupes les merveilles cachées du continent européen. Car même si les pays lointains  l’attirent toujours et encore, elle sait aussi apprécier le sentiment de bonheur que procure une expédition en montagne dans les Préalpes bavaroises.

Caché et coincé entre ses géants de voisins que sont l'Argentine et le Brésil, l'Uruguay est souvent absent des itinéraires de voyage. Pourtant, le deuxième pays le plus petit d'Amérique du Sud a beaucoup à offrir à ses visiteurs, entre villes, plages, vins et pampa sur quelques kilomètres. Un voyage à travers le passé, le présent et l'avenir d'un pays au charme discret. 

Qui a déjà été en Uruguay? Personne! Pourquoi? Bizarrement, la bonne réputation de ce pays n'a pas encore traversé l'Atlantique. Peut-être parce que les Argentins, les Chiliens et les Brésiliens tiennent à garder leur destination de vacances favorite secrète. Et pour cause! Tant que les Européens n'auront pas vent des surprises qui les attendent là-bas, les Sud-Américains auront les vastes plages, les bons restaurants et les estancias historiques pour eux tout seuls! Mais il est temps de lever le voile sur cette destination secrète.

Sur les vieux chemins

Le début de mon long week-end en Uruguay commence au XVIIème siècle, tant la petite ville de Colonia de Sacramento donne l'impression de voyager dans le passé. La vieille ville, avec ses rues pavées et les maisons coloniales colorées et penchées, témoigne de l'époque où marchands et seigneurs féodaux de l'Ancien Monde se servaient de ce lieu comme d'un podium diplomatique. Stratégiquement, il s'agissait là d'une situation idéale sur le Río Uruguay, l'entrée vers le monde doré des Andes, qui faisait de Colonia une balle que l'Espagne et le Portugal se renvoyaient. C'est de là que ces deux puissances maritimes tiraient, à tour de rôle, leurs ficelles coloniales. Résultat: Colonia de Sacramento est la seule ville au monde où l'on retrouve une architecture à la fois espagnole et portugaise. Il n'en fallait pas plus à l'UNESCO pour inscrire cette petite ville d'à peine 30 000 habitants au patrimoine mondial. Et il ne m'en fallait pas plus pour y flâner et sentir l'atmosphère agréable qui y règne. Son plus grand atout commercial aujourd'hui? Son calme!

Une paix magique

Patrimoine culturel, jeux de pouvoirs, histoire coloniale... Il suffit de se balader à travers les rues pour s'en imprégner. Au bout d'une demi-heure déjà, je m'assieds dans un café et j'observe les pêcheurs qui laissent leur canne à pêche pendre dans le Rio. Ils ne brillent pas vraiment par leur ambition! Il faut dire qu'ici, on ne fait pas la course. On profite simplement de l'immensité du fleuve. Une balade (en marchant très tranquillement) dans la vieille ville ne dure guère plus deux deux heures et passe le long des anciens remparts de la ville. Des boutiques de souvenirs et autres ateliers d'artistes permettent de s'octroyer quelques pauses. Bien que la ligne aérienne de Buenos Aires ne se trouve qu'à 100 kilomètres, ici, rien n'évoque la grande ville. L'effervescence de la ville, les habitants ne la connaissent pas. Le soir, lorsque les lanternes à gaz s'éclairent, il ne manque plus que le cliquetis des sabots des chevaux sur le pavé pour parfaire le voyage dans le passé.

Un charme endormi

Nouvelle journée, nouvel arrêt: le présent. Le trajet en bus de trois jours au départ de Colonia et à destination de Montevideo, la capitale de 1,3 million d'habitants, passe par un arrière-pays verdoyant et luxuriant. Les points marron-noir qui se déplacent paresseusement à travers le paysage représentent le capital du pays: dans ce pays peuplé de quatre millions d'habitants, on compte trois bovins par habitant. Dire que les quadrupèdes y sont nombreux est donc un euphémisme! Pourtant, malgré cette domination bovine, Montevideo est un haut lieu de la culture et tout sauf une ville rurale. C'est surtout le boom bovin sud-américain qui a propulsé le pays tout en haut de la liste des pays d'émigration aux XIXème et XXème siècles: le début de l'essor culturel pour l'Uruguay et sa capitale.

Tango et tradition

Depuis lors, presque rien n'a été fait. Du moins en surface. Les façades qui s'effritent de maisons étranges à l'architecture stalinienne laissent deviner un passé pompeux. Des voitures de collection colorées avançant lentement à travers les avenidas rappellent davantage la Havane que l'Uruguay. Il ne manque plus qu'un couple dansant la salsa. Me serais-je trompé de destination? Mais bien sûr: à peine la porte d'un café s'ouvre-t-elle que les sons mélancoliques du tango parviennent à mes oreilles. «Tu es la Buenos Aires d'autrefois», écrivait l'auteur argentin Jorge Luis Borges à propos de l'actuelle Montevideo. La mélancolie transparaît derrière ses mots; le regret des traditions perdues. Le très paisible Uruguay a le don de se moquer de l'agitation de notre époque. Commençons par un verre de vin, et puis nous verrons...

En avant toute

Pour la jeunesse uruguayenne, ce prétendu «retard» n'est pas important. Car ils le savent: ce qui compte, c'est le progrès de l'esprit et le début d'une nouvelle ère. Derrière les façades des maisons qui s'effritent, les choses bougent: à l'heure actuelle, le pays compte parmi les plus libéraux et les plus prospères sur le plan économique de tout le continent. Mais ils ne s'en vantent pas! Ils préfèrent profiter tranquillement de la vie culturelle et culinaire de la capitale. Si l'on erre sur le port en passant par le «Mercado del Puerto», on comprend dès lors ce qu'est vraiment le plaisir. Des kilos et des kilos de viande de bœuf et de légumes frais (locaux, naturellement) crépitent sur des barbecues au charbon de bois. Bon appétit!

L'arrière-pays brûlant

En ce samedi d'été, le marché est peuplé de visiteurs brésiliens et argentins. La chaleur de la ville pousse ces habitués du barbecue local vers les plages. Je m'empresse de suivre leur exemple. «Adios Montevideo – hola Playa!» À quelques kilomètres à l'est de la capitale, un été sans souci m'attend. La plage et la «bonne» mer commencent par la ville de Punta del Este, le Saint-Tropez de l'Amérique du Sud. Ici, le Rio de la Plata se jette dans l'Atlantique et l'eau troque sa robe marron contre un manteau bleu clair bordé de plages de sable blanc. Dans le centre-ville, des gratte-ciels modernes abritant des appartements se trouvent aux premières loges pour admirer la plage, tandis que les voitures de collection cèdent leur place aux BMW cabriolets. Pour bien faire, les vacanciers fortunés louent un emplacement de yacht sur le port en plus de leur location. Pour trouver des plages un peu plus calmes, il faut se rendre à quelques kilomètres au nord de Punta. Là-bas, en dehors de la haute saison, on peut avoir la plage rien que pour soi. Les villes de la Barra, Manatiales et Jose Igancio abritent des boutiques de créateurs, des galeries et de grands restaurants. Mais séjourner à Punta del Este et ses alentours n'est pas à la portée de toutes les bourses. En effet, la ville compte parmi les plus chères d'Amérique du Sud.

Détente et farniente au programme

Trop de chic? Le dernier jour de mon court séjour en Uruguay, je laisse le luxe et les infrastructures touristiques derrière moi et j'entre au paradis. Un paradis tout en simplicité! Les localités balnéaires de La Paloma, Cabo Polonio et Punta Diablo, situées dans l'enceinte de sites naturels protégés, sont une version calme et rustique des vacances à la mer. Malgré le manque d'animation, on ne s'y ennuie pas. Ici, les surfeurs enfourchent leur planche et partent à l'assaut des vagues de l'océan Atlantique jusqu'au coucher du soleil. Perdu dans mes pensées, je me promène sur le sable fin et passe en revue ces derniers jours. Il serait dommage que ces endroits si paisibles soient envahis... Je ne vais donc pas trahir le secret, d'autant que je l'ai promis à mes amis argentins. Il faut garder un peu de mystère.

Cérémonie du soleil

Né à Montevideo, élevé dans le monde, installé à Punta Ballena. C'est ainsi que l'artiste, sculpteur et architecte uruguayen Carlos Páez Vilaró définit sa vie. On l'appelle souvent le «Picasso d'Amérique du Sud». C'est surtout leur intérêt commun pour la culture africaine qui réunit ces deux artistes d'exception. Dans sa quête d'éléments africains dans la culture sud-américaine, Vilaró s'est rendu au Brésil, en Argentine, en Haïti et en République dominicaine, pour ensuite témoigner de ce qu'il a vu et vécu au cours de ses périples à travers son art. Pour ceux qui veulent en savoir davantage sur la vie de cet artiste disparu en 2014, les portes de son œuvre leur sont ouvertes: à «Casapueblo», sa maison ouverte au public, les visiteurs peuvent découvrir son art et son architecture dans un musée. Ce vaste complexe immobilier s'étend sur une grande partie de Punta Ballena, une langue de terre en bord de mer, à proximité de Punta del Este. Son style rappelle celui des villages des îles grecques et attire l'œil avec sa blancheur pure, ses cascades rondes et ses tours tortueuses. Chaque soir, la « cérémonie du soleil » a lieu ici. Au coucher du soleil, les visiteurs se retrouvent sur les vastes terrasses du Casapueblo pour observer cette balle rouge plonger lentement dans la mer. Le tout est accompagné de la voix portante de l'artiste enregistrée sur une bande sonore, expliquant aux visiteurs sous forme d'un poème pourquoi il a construit sa maison et son œuvre précisément à cet endroit. Plus tard, alors que les mouettes frôlent la maison et que le soleil la plonge dans une lumière magique, le choix de lieu de Carlos Páez Vilaró devient évident.

Photos: Barbara Meixner / DER Touristik Suisse AG